Entre l’engagement socio-politique et l’affirmation de la liberté artistique. La littérature dans le discours des congrès et des festivals d’art noir

L’objectif de ce chapitre est d’examiner l’évolution des conceptions de l’auteur/écrivain et du texte littéraire dans le discours programmatique des rencontres des intellectuels africains et afrodescendants depuis le premier Congrès des écrivains et artistes noirs, tenu à Paris en 1956 jusqu’à nos jours, en passant par les grands festivals d’art noir et panafricains (Dakar, 1966 ; Alger 1969 ; Kinshasa, 1974 et Lagos, 1977). Il s’agira de voir quelles sont les principales composantes idéologiques et esthétiques que ce discours prend en compte en imaginant le statut et le rôle de l’écrivain face aux réalités socio-politiques diverses et toujours changeantes, celles de l’émancipation coloniale, de la lutte culturelle en faveur des nouveaux États et nations africains qui émergent après la décolonisation jusqu’à celles de la mondialisation et de la montée du néonationalisme contemporain, sans oublier les modèles d’identification alternatifs tels que le cosmopolitisme enraciné, l’afropolitanisme ou l’identité relationnelle. En dernier recours, cette analyse permettra de voir quelle place l’idée de liberté créatrice occupe dans le discours des congrès et des festivals mentionnés.

National Science Center, Poland, Grant 2020/39/D/HS2/00638